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samedi 9 mars 2013

Quatrain pour une topaze.

"Voyez comme il est grand, l'amour
dont le Père nous a comblés !"

(1° lettre de St JEAN, III, 1.)


Petite fleur bleue, partie loin de moi
Pour scintiller, douce présence ;
Signe d'amour et d'espérance…
Au sein de la nuit, étoile de foi.

à ma fiancée,
C.S. Indhal



vendredi 22 février 2013

La nef de pierre

" Fluctuat nec mergitur… "


C'est un pesant esquif que jamais rien ne noie.
Parfois bien terne et gris, souvent d'un blanc de nacre,
Ou de lumière et d'or quand le levant te sacre.
Frêle, mais survivant à maints écueils sournois.

À l'écume ordinaire, au bleu des éléments,
Son flanc répand l'éclat de l'émeraude, chère
Espérance ! Le pilote assis dans sa chaire
Ressent tous les ressacs, les tensions du gréement…

Capitaine prudent sous de rudes climats,
Il sait d'un vent nouveau orienter le grand mât
Vers l'aube pourpre et mauve aux reflets incendiaires.

Il enseigne surtout, pour qu'au lourd gouvernail
Un autre sagement lui succède. L'émail
Du tillac dure ; et à sa main l'anneau de pierre.

jeudi 25 octobre 2012

En toi...

" Ami des hommes, vois leur peine
Et donne-leur la joie d'aimer "

(Hymne des complies du jeudi)


Ô que ma vie en toi repose
Au long des jours et dans mes nuits
Quand mon âme et mes yeux se closent
Fatigués par tant d'aujourd'hui

Ô gémissant de ma faiblesse
Si j'avance fidèlement
C'est que jamais tu ne me laisses
Seul angoissé fragilement

Ô quel secours que cette grâce
Qu'en rien je ne peux mériter
Oui, que ce souffle qui m'embrasse
Je suive avec docilité.

mercredi 15 août 2012

Restera toujours à dire

" Il y a une question dans « Je t'aime »
Qui demande : « M'aimes-tu, toi ? » …"

(J.J. GOLDMAN, « Sache que je… », 1997)


D'un nouveau né fragile à sa mère, sans mot ;
D'un fils d'homme, un petit, au père qui console ;
D'un enfant plus âgé, quand on soigne ses maux
En un câlin, un regard, rire ou cabriole…
…… Je t'aime !

Puis d'un adolescent, jusque dans ses refus :
Il en a soif encor, et dans les conflits même…
Puis tout jeune homme aussi, plus discret, plus confus,
Quand sans le dire il vient déposer ses problèmes...
…… Je t'aime.

D'un homme à un ami fidèle, simplement,
En frères, sans discours ; ou avec, longues heures
Fraternelles ! Et doucement, finalement,
à celle seule qui sut souhaiter ce bonheur :
…… Je t'aime…

Et à toi qui sur ma Route veille toujours,
Ô ma Reine et ma Mère ! Et chaque frère autour...
…… Je t'aime.

à NdC

vendredi 13 juillet 2012

Wind and lights in the branches

" Bien qu'il n'y eût pas un souffle d'air, tous frémirent autour d'elle.
Le bruissement de leurs feuilles ressemblait à des mots.
Le rossignol arrêta de chanter, comme s'il voulait écouter.
Lucy sentit que, d'un moment à l'autre, elle commencerait
à comprendre ce que les arbres essayaient de lui dire.
Mais ce moment ne vint pas. Le bruissement s'évanouit.
Le rossignol reprit son chant. Et, même dans le clair de lune,
le bois retrouva un aspect plus ordinaire. "

(Clive Staple LEWIS, Le Prince Caspian )


Human kind ! Who can see the light in the distance ?
Can we hear in the deepest woods the slow trees' song,
Whispers of fears and regrets ? Can we know their dance,
When full of winds, they quietly moove, proud and strong ?

Fed from earth and water, breathing daylight and life ;
Teached by the moon, speaking with stars, they are pillars
From the past, with leaves as bright as an elvish knife
Or shield. Soldiers and artists are oaks and poplars…

Alone I was, roaming between forest and sea,
Which were both shaded by the blue light of a star…
Weakness was in my chest, and in my heart a scar.

I hoped to understand their secrets, far from lawn ;
But now I have found another path. For the dawn
Wakes me up… And by the hills, I will come to thee.

lundi 16 avril 2012

Le naufrage de la Méduse

" Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis ! "

(Victor HUGO, « Oceano nox » in Les Lumières et les ombres )


Dans les vagues, les creux obscurs des dépressions
Au fond des flots australs aux froideurs diamantines
Reflet humide encor' de terreurs enfantines
La frégate sombrait, tragique progression.

Déjà décapitée, faute de direction,
C'est sans espoir que bat, vaincue, sa brigantine
Et que sifflent en vain ses mèches serpentines...
Elle se noie, alourdie de trop de concrétions.

Menacés à la fois de froid, de faim et d'eau
Les marins condamnés tentent, sur un radeau,
De fuir... Seule, sans fin, s'enfonce la Méduse.

Mais qu'un ait survécu ! Qu'un revienne au matin !
Qu'un seul osât défier et gorgone, et destin !
Ces victimes alors seront chantées des muses.

mercredi 21 mars 2012

Le monde de l'animal

- sujet de l'Agrégation de Philosophie 2012 -

"Tu tueras pour toi-même, ta louve et tes petits
autant qu'ils auront faim, selon ta force ;
Mais tu ne tueras point par plaisir de tuer,
ET L'HOMME SEPT FOIS JAMAIS !"
(Rudyard KIPLING, Le second Livre de la Jungle, "la Loi de la Jungle".)


Inhumain, dites-vous ? Eh, pensons-y un peu !
Quel animal, voyons, tue ceux qui le défendent ?
Quelle bête voudra, quelles bêtes prétendent
Tuer pour se venger – si tant est qu'on le peut – ?

Quel fauve, dites-moi, des naturelles lois
Viendra briser le joug, et s'en croira plus libre ?
Si ce n'est en roman, où a-t-on vu un tigre
Pourchasser un enfant seulement pour sa foi ?

Qui chasse dans les bois avant tout par plaisir ?
Qui donc pour vivre mieux ses enfants assassine ?
Qui veut un peuple entier détruire à la racine ?
Et qui ment à sa proie afin de la saisir ?

Tuer pour se défendre ou bien pour se nourrir,
Oui, l'animal le fait. Homme, pas de reproche !
Lui, il n'a pas le choix ; toi, t'en sens-tu si proche
Que tu puisses parfois vouloir faire mourir ?

Bestial ? Regardez mieux : le meurtre n'est qu'humain ;
Aucun autre animal n'a de sang sur les mains !


+
EN HOMMAGE
aux victimes des assassinats de Toulouse et Montauban,
les 11, 15 et 19 mars 2012 – et à toutes les autres.

mardi 13 mars 2012

"La Treizième revient, c'est encor la première ;
Et c'est toujours la seule,  ̶  ou c'est le seul moment"

(G. de NERVAL, "Artémis" in Les Chimères)


La vingt-cinquième alors... C'est encor' la première !
– Les ans sont comme un jour, quelques heures – Voilà,
Le temps mène son cours, nouveau et toujours là ;
Presque rien n'a changé – juste ma vie entière.


vendredi 24 février 2012

Ouvre mon coeur

"Pour toi Seigneur, le chant de notre coeur,
Tu es le Christ, l'Agneau vainqueur !
Les yeux fixés sur toi, en contemplant ta croix,
Nous t'acclamons, Jésus Sauveur !"
(Chant de la Communauté de l'Emmanuel)


Parce que tu veux mon bonheur
Parce que c'est là mon honneur
...... Ouvre mon coeur !

Parce que j'hésite en mes peurs
Parce que le poids du labeur
...... Ouvre mon coeur !

Parce que Tu es mon Seigneur
Que Tu m'attires vers Ton coeur
Et pour que je sois éclaireur
...... Ouvre mon coeur !

vendredi 20 janvier 2012

Trois ans plus tard…

"Still round the corner there may wait
A new road or a secret gate..."
(J.R.R. TOLKIEN, The Return of the King)

Encore une aurore, et des mots…
Encore un arbre, des rameaux,
Et des étoiles, une écume…

Encore un coeur, une attente…
Une existence hésitante…
De la beauté et… une plume !

dimanche 8 janvier 2012

Examen de faiblesse

"Rouge, couleur des routiers, couleur du sang et de l'amour,
pour que tu n'épargnes ni l'un ni l'autre
au long des jours que Dieu te donnera ;
et fais ce que tu voudrais avoir fait à l'heure de la mort."
(Cérémonial du Départ Routier)

Prendre mon sang, et y puiser
Le peu de force qu'il me reste…
- Quand l'homme s'effondre, épuisé,
Le poète se manifeste
Encore - et tout donner pour eux,
Pour leur bonheur. Je me consume,
Brûlant d'aider, servir, heureux
Quand j'efface vos amertumes,
Et vos peines d'un vers, d'un mot,
Vous soutiens, discret, dans vos maux,
Juste là, écoutant. Oh, n'être
Rien de plus, impuissant ; souffrir
Afin d'aimer vraiment. Oui, naître
Le plus faible, mais tout offrir.
Et si par ma seule existence
J'ai pu vous apporter un peu
De joie et d'amitié, je peux
Jusqu'au bout et sans résistance
Passer ma vie : elle a du sens.

Chant du Phénix en renaissance...

samedi 31 décembre 2011

Maxime pour une nouvelle année

"Va avec cette force que tu as !"
(Juges VI, 14)

Chaque vie est unique, et rien ne la remplace.
Si tu es aujourd'hui, c'est bien pour être là,
Et pour être toi-même ! Aussi vois au-delà :
Tu vas au bon chemin ; maintenant, tiens ta place !


Pour A.-P.

mercredi 23 novembre 2011

L'étoile de détresse

" Pris dans leur vaisseau de verre,
les messages luttent, mais les vagues les ramènent
en pierres d'étoile sur les rochers… "

(Daniel BALAVOINE, "Tous les cris, les S.O.S.")


Vaisseau de verre et d'écume pâle, irisé,
Ses voiles sont tissées de l'étoffe des rêves
Dont sont faites nos vies ; et sous les alizés,
Entre les horizons s'éloigne de nos grèves.

Brillant tel un joyaux des elfes d'anciens temps
D'un calme et pur éclat, sa poupe cristalline
Apparaît à nos yeux quand notre coeur attend,
Lassé, au milieu des champs amers des salines.

Naviguant à l'azur comme un astre égaré
Porteur de nos espoirs, sa coque lisse et grise,
Translucide, ses flancs de fin argent parés

Abritent un trésor fragile : nos douleurs,
Nos appels au secours ; or ses froides couleurs
Sont haut dressées aux cieux, et le vent fier s'y brise.

lundi 26 septembre 2011

Plus près de toi...

" Reviens-moi
De tes voyages si loin reviens-moi
Tout s'ajoute à ma vie… "

(J.J. GOLDMAN, "Ensemble")


Jamais, je crois, une distance
Ne nous a autant séparés
Et pas même nos différences
Mais c'est pour mieux te préparer
A quitter tout à fait l'enfance
Et pour moi aussi, Compadre,
Vivre autrement de ta présence.

à J-C

lundi 15 août 2011

Aubépine

" Souvenez-vous (…)
qu'on a jamais entendu dire
qu'aucun de ceux qui ont eu recours à vous (…)
ait été abandonné. "

("Memorare", St BERNARD de CLAIRVAUX)


De ton tronc gris, vivant pilier, tu as porté
Le pied blanc qui foula la nue et l'aube. Épine,
Comment blesserais-tu ce talon transporté
De joie, et qui meurtrit la tête serpentine ?

Tes fruits peut-être sont carmins comme le sang
Que tes pointes aiguës ont versé, en couronne
Humiliante et sacrée. Et tes fleurs que l'on sent
Dès le mois de blancheur d'un éclat d'or rayonnent.

Ô bois de dureté ! Nymphe de pureté !
Nous nous réfugions sous ton voile de tendresse,
Sous l'arche de ton pont, signe de sûreté.
Et la foudre jamais n'abat ma forteresse.

mardi 5 juillet 2011

Le Passeur du crépuscule

" Hélas ! Ce que la mort touche de ses mains froides
Ne se réchauffe plus aux foyers d'ici-bas ! "

(Victor HUGO, "Souvenir de la nuit du 4" in Les Châtiments)


Ô vaisseau anonyme, éternellement craint !
Quand tombe le soleil dans la nuit et ses brumes,
Lorsque le jour s'éteint, comme des feux s'allument,
Présages des malheurs dont la mer est l'écrin.

Ô barque ensorcelée, gréée d'if et de lin !
Tes funestes fanaux éclairent de leurs ombres
La surface impassible où les navires sombrent ;
Le naufragé reçoit la peur pour tout filin.

Quand l'améthyste teint l'horizon et le soir,
Ton implacable étrave entrouvre le flot noir
Ainsi qu'une vraie faux qui récolte et émonde…

Tu ne prends à ton bord que défunts et regrets.
Et enrichit le cri de tes obscurs agrès
Un vol de goélands revenu d'outre-monde.


lundi 2 mai 2011

La plume est le masque

" A la question toujours posée :
“Pourquoi écrivez-vous ?“
la réponse du poète sera toujours
la plus brève : “Pour mieux vivre“. "

SAINT-JOHN PERSE


Pourquoi un Poète ? Demandes-tu.
C'est qu'à travers sa main brille une étoile.
Il n'est rien que lui-même, le sais-tu ?
C'est-à-dire un regard, un masque, un voile...

Juste un elfe, une plume, un songe ardent.
Car animé, rempli de mon sourire,
De mes larmes, mes passions, regardant
Et l'ombre et la lumière pour écrire

Chaque vers, chaque pas. Et ce qui est
Ecrit est écrit ! Bon, mais le Poète ?
Il n'est que peu, et tellement il est !
Et le carmin qui vient à tes pommettes

Est preuve de son feu révélateur.
Il n'est au fond rien de plus qu'une image
- Sage ? A voir !- car il ne veut qu'être hommage
Au Logos, au Vrai, maître et créateur.


mercredi 6 avril 2011

Quatrain pour une rencontre

"Avance au large !"
(Luc V, 4)

Je vais vers toi, ô inconnue,
Et m'ouvre petit à petit.
Mais l'appréhension trop connue
A la grotte m'introvertit.


vendredi 25 mars 2011

La Licorne

" C'est le plus bel animal, le plus fier,
le plus terrible et le plus doux qui orne la terre."

(VOLTAIRE, La Princesse de Babylone Ch. III. )


Fendant les calmes flots comme un ange l'azur
Ce vaisseau idéal à la coque si blanche
Que l'albâtre ose fièrement naviguer sur
L'océan immortel. Et ses candides planches

Courbes, graciles, sont d'un bois mystérieux.
De même son gréement. Ses diaphanes voiles
Sont brodées d'argent fin, éclat délicieux
Semblant vivre parfois comme aussi les étoiles.

Des jeunes gens joyeux forment son équipage,
Plus vraiment des enfants, et dans la fleur de l'âge
Hardis adolescents, mais sages dans leur jeu.

Leur capitaine enfin conduit d'une main fière
Sa vierge monture. Et sous le vent, la lumière
De l'aube fait briller ses yeux d'or avec feu.

vendredi 18 février 2011

Le vaisseau fantôme

" Traft ihr das Schiff im Meere an,
blutrot die Segel, schwarz der Mast?
Auf hohem Bord der bleiche Mann,
des Schiffes Herr, wacht ohne Rast."
*
(WAGNER, Der Fliegende Holländer, Acte II, sc. 1)


Quand la brume a recouvert la mer froide et pâle,
A l'heure où apparaît aux regards des marins
Sur l'onde tourmentée, vague d'ombre et d'opale,
Par-delà, à travers les voiles des embruns,

La frontière inconnue, et au-delà encore,
Les êtres fabuleux, les figures de proue
Avalées par les eaux, que le varech décore,
Mais qui défient la mort, et à nouveau s'ébrouent

Hors des liquides fonds et des profonds abysses ;
De son sombre bordé, de son gréement fatal,
Funeste, ce vaisseau, maudit par le caprice

D'un capitaine aux dieux adressant ses reproches,
Menace les vivants, et de sa sourde cloche,
Le Hollandais volant ouvre ce triste bal.



* Avez-vous sur la mer rencontré le navire ,
Aux voiles rouges sang, au mât noir comme nuit ?
Pâle sur son haut bord, l'homme qui le conduit
Veille là sans répit. Vîtes-vous ce navire ?
(trad. C.S. Indhal)