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mercredi 21 mars 2012

Le monde de l'animal

- sujet de l'Agrégation de Philosophie 2012 -

"Tu tueras pour toi-même, ta louve et tes petits
autant qu'ils auront faim, selon ta force ;
Mais tu ne tueras point par plaisir de tuer,
ET L'HOMME SEPT FOIS JAMAIS !"
(Rudyard KIPLING, Le second Livre de la Jungle, "la Loi de la Jungle".)


Inhumain, dites-vous ? Eh, pensons-y un peu !
Quel animal, voyons, tue ceux qui le défendent ?
Quelle bête voudra, quelles bêtes prétendent
Tuer pour se venger – si tant est qu'on le peut – ?

Quel fauve, dites-moi, des naturelles lois
Viendra briser le joug, et s'en croira plus libre ?
Si ce n'est en roman, où a-t-on vu un tigre
Pourchasser un enfant seulement pour sa foi ?

Qui chasse dans les bois avant tout par plaisir ?
Qui donc pour vivre mieux ses enfants assassine ?
Qui veut un peuple entier détruire à la racine ?
Et qui ment à sa proie afin de la saisir ?

Tuer pour se défendre ou bien pour se nourrir,
Oui, l'animal le fait. Homme, pas de reproche !
Lui, il n'a pas le choix ; toi, t'en sens-tu si proche
Que tu puisses parfois vouloir faire mourir ?

Bestial ? Regardez mieux : le meurtre n'est qu'humain ;
Aucun autre animal n'a de sang sur les mains !


+
EN HOMMAGE
aux victimes des assassinats de Toulouse et Montauban,
les 11, 15 et 19 mars 2012 – et à toutes les autres.

5 commentaires:

  1. Pas étonnant qu'il a pris forme si vite, celui-là. C'est une perle de sang au milieu de tes perles de rosée ou de nacre.

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  2. Sept heures de réflexion sur ce sujet, dans le contexte de ces derniers jours, forcément, avec quelqu'un comme moi, ça ne pouvait pas rester sans fruit...
    C'est là une réflexion qui me trotte dans la tête depuis longtemps, qui ressurgit à chaque fait divers dramatique ou presque...
    L'assassin est très souvent considéré, dans la pensée courante, comme bestial, animal, inhumain ; argument de peur et de haine facilement utilisé pour "justifier" un mépris et une dévalorisation de cette personne, et parfois même réclamer des sanctions visant à retirer cette personne du reste de l'humanité.
    Or j'affirme ici au contraire qu'en agissant de cette façon horrible et tout à fait contraire à la nature, l'assassin se montre comme PARTICULIÈREMENT humain - au mauvais sens du terme, certes - ; avec comme conséquence ultime que, parce qu'il fait de son humanité quelque chose d'horrible, cet homme doit être respecté dans son humanité même : vouloir nier son humanité au lieu de l'assumer n'est pas à mes yeux une solution bonne.
    Respecter sa dignité d'Homme - et sa vie même ! - est la meilleure façon de rétablir la valeur de l'humanité et de la société proprement humaine. Et donc la seule façon, indirectement, d'honorer l'humanité des victimes.

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  3. "la seule façon, indirectement, d'honorer l'humanité des victimes."

    Gnyah. Argument irrésistible !

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  4. Ou quand l'agrégation sait parler au coeur ! :-)

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  5. J'aime beaucoup ton poème ! merci pour ta plume! bises pompom

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