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Réflexions

(Les réflexions sont classées, comme les poèmes, de la plus récente à la plus ancienne... Il n'y a pas de logique particulière dans leur enchaînement : elles sont à considérer comme indépendantes les unes des autres ; même si, issues d'une seule intelligence - la mienne -, elles devraient normalement être cohérentes entre elles !)

« Servir, être présent, et savoir s’effacer. »
Mgr. Bernard Podvin, porte-parole de la C.E.F.
aux acteurs de la communication numérique.

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28/02/2013 

La dernière leçon que nous a laissée le Saint Père Benoit XVI, que peu de nos contemporains ont semblé relever, c'est l'exemple de l'exercice du pouvoir comme un service et un don de soi. Exercer le pouvoir, mais aussi être capable d'y renoncer, non pour son propre intérêt mais pour le bien commun, voilà le sens même et la vraie légitimité de l'exercice du pouvoir de gouvernement – quelqu'en soit la forme (car la forme seule de l'exercice du pouvoir ne peut suffir à lui conférer sens et légitimité). Quel exemple et quelle leçon dans notre société où tant d'hommes et de femmes cherchent le pouvoir pour lui-même et ne savent pas le quitter, même lorsque le bien de tous le requiert !

De plus, il m'apparaît que, en choisissant de renoncer à sa charge, Benoit XVI ne s'oppose pas au choix posé par son prédécesseur, le bienheureux Jean-Paul II ; paradoxalement, l'un et l'autre ont fait le même choix d'assumer pleinement leur fonction comme service du bien commun, de la vérité, et entier don de soi : Jean-Paul II en se donnant entièrement à son ministère jusqu'au bout de sa vie et de ses forces, sans craindre de perdre son image de Pape lucide et dynamique ; Benoit XVI en reconnaissant sa faiblesse et en remettant sa charge parce qu'il ne peut plus la porter, mais sans chercher pour autant à revenir à sa vie antérieure, sans cesser d'être donné à l'Eglise universelle.
Bien que de deux façons très différentes dans l'apparence, ils ont posé tous les deux un choix de vérité : vérité du témoignage de la maladie et de la souffrance, d'une vie donnée jusqu'au bout pour le premier ; vérité d'une humilité et d'une douceur qui accepte de s'effacer sans chercher son avantage, d'une vie donnée sans retour pour le second. Dans les deux cas, une même fidélité (émouvante) au Christ et à l'Église.

Quelle étrange chose que cette autorité pontificale (si décriée) dont la fin même apparaît non pas dans l'exercice de la force... Mais dans l'acceptation de la faiblesse, par la douceur et l'humilité – et dans la foi ! Telle est en vérité l'autorité du Pape, que nous pouvons accepter en conscience car, comme le Christ, « Il n'enlève rien et il donne tout ! » 
(Benoit XVI, 24/04/2005)

Deux serviteurs, une commune noblesse. Identité troublante de deux choix qui semblent opposés mais qui sont tous les deux difficilement compréhensibles pour la conception contemporaine du pouvoir et de la stature médiatique. Deux choix différents mais libres, qui vont tous les deux à contre-courant... Sans doute parce que, selon la parole du Christ : « La vérité vous rendra libres. » (Jn VIII, 32)

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08/01/2013 

Nos bonnes actions n'effacent pas nos fautes
Tout au plus peuvent-elles les compenser... Mais même un acte d'amour ne peut aller jusqu'à nier et défaire un acte malveillant préalable, ni surtout ses conséquences concrètes. Ainsi un meurtrier qui deviendrait par la suite un homme juste et bon ne pourrait pas pour autant faire revivre sa victime : l'acte posé n'est plus annulable en fait, quand bien même il peut être racheté en droit (par exemple, du point de vue juridique et social, par l'accomplissement d'une peine de prison).

Réciproquement, même le pire des crimes ne peut annuler ou effacer les actes bons d'une personne, ni nier ses qualités personnelles. 
De sorte que nul n'est entièrement condamné par ses fautes ; tout le mal que je peux commettre ne peut pas faire de moi un être entièrement mauvais, car même le plus petit acte de bonté que j'ai pu faire compte de façon effective. 
Cela ne réduit pas pour autant la responsabilité et la culpabilité de quelqu'un pour ses fautes ! Mais nous pouvons au moins poser pour conséquence : Même le plus coupable des Hommes n'est pas seulement un coupable ; il demeure aussi un Homme capable de bonté.    

Si ce que nous faisons de bien et de juste n'efface pas nos fautes ni rien de ce que nous pouvons faire de mal (et réciproquement : le mal que nous faisons n'annule pas nos actes bons), cela n'implique pas que tous les Hommes soient toujours et nécessairement à la fois justes et coupables, bons et mauvais ; et ce, même si nous admettons comme principe qu'aucun être humain n'est totalement bon ou totalement mauvais
En effet, si le bien et l'amour demeurent, ce n'est toutefois pas le cas du mal et de la faute, car le pardon peut les annuler, et même en libérer. De sorte que la somme n'est pas nulle entre bien et mal, ni en une seule personne, ni en l'humanité toute entière, car le plus petit acte de bonté est susceptible de compter davantage que toutes nos fautes (bien qu'il soit insuffisant en lui-même pour nous en racheter). De sorte encore que nous pouvons espérer en fin de compte que tout ce que nous faisons avec bonté et par amour pourra l'emporter sur toute notre culpabilité et notre méchanceté, et croire qu'aucun homme n'est condamné par ses torts, ses faiblesses et ses fautes.

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17/02/2012

La Foi et la Raison ne s'opposent pas ; ce sont deux facultés humaines complémentaires.
Elles ont toutes deux pour objet la Vérité, mais ne la visent ni ne l'approchent de la même façon. De sorte que croire et savoir sont deux opérations bien distinctes de l'esprit de l'Homme, qui ne sont toutefois pas contradictoires, mais doivent au contraire se conjuguer dans la recherche de la Vérité. 

Conséquence : il est possible et légitime d'être philosophe et croyant
tant que la Foi ne dit pas au philosophe comment il doit raisonner, ni la Raison au croyant ce qu'il doit croire. Et il n'est pas moins légitime pour un philosophe et croyant de chercher une cohérence entre sa Foi et sa Raison, sans confusion néanmoins entre les domaines d'application de chacune.

D'où : bien que la croyance et la science puissent mutuellement s'enrichir, particulièrement en offrant l'une à l'autre des éléments nouveaux d'interprétation et de compréhension, il importe que la croyance ne prétende pas dire ce qu'il faut savoir, ni la science, ce qu'il convient de croire. Nous jugeons que c'est à la conscience de chaque personne que revient la responsabilité d'établir une cohérence entre ce qu'elle sait et ce qu'elle croit.

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Si "Dieu est amour" (1° Jn IV, 16), alors Dieu ne peut qu'aimer.
Preuve : si tout l'Être de Dieu est l'amour, alors Dieu ne pourrait aller contre l'amour sans aller contre Lui-même et s'opposer à son Être même. Or, nous définissons Dieu, en nous limitant à des termes strictement rationnels, comme l'Être parfait par lui-même. Un être contradictoire avec lui-même ne peut être parfait. Donc Dieu ne peut être en contradiction avec son Être même, qui est l'amour. Donc Dieu ne peut qu'aimer. Sans quoi Il ne serait pas un Être parfait, auquel cas Il ne serait pas Dieu, ce qui serait absurde.

Conséquence : tout acte contraire à l'amour vrai (à la Charité) est contraire à Dieu.

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7 commentaires:

  1. Merci à Zabou pour cette citation de Mgr. Podvin (ça ne s'invente pas…) qui me fournit un excellent préambule. Un peu comme une charte de ma démarche…
    (Référence à retrouver ici :
    http://www.zabou-the-terrible.fr/post/2012/01/27/JSFS%2C-vous-avez-dit )

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  2. Voilà, je commence à réfléchir ici... J'espère que c'est assez clair et compréhensible. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Cela devrait se compléter petit à petit. Vous pouvez aussi me proposer des pistes de réflexion, soulevez une difficulté, proposer une objection, poser une question ou un problème...
    Si vous voulez entrer en dialogue, pensez à me contacter sur mon adresse de courriel !

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  3. comme toujours c'est du tonnerre car oui ça secoue et ça incite à réfléchir pas mal = )

    clem's

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  4. tu penses un peu beaucoup passionnément à la folie ou raisonnablement ????

    Clem's

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  5. J'essaye de faire ça "raisonnablement", mais j'assume tout le reste : un peu, beaucoup, passionnément, et même à la folie ! ^^
    Merci de tes petits commentaires agréables et de ta fidélité, chère Clem's !

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  6. Bonjour,

    Toujours lecteurs de votre blog, nous découvrons cette nouvelle rubrique, qui s'avère tout aussi fascinante que le reste.

    Malgré une typographie inégale (^^), nous avons pris le temps de découvrir l'entièreté des réflexions et d'y penser de notre côté. Que de discussions animées nous avons eu alors !

    Cependant, le dernier paragraphe de la publication du 17/02, qui concerne Dieu et l'amour, nous a laissé perplexes. En effet, si la preuve semble formellement cohérente, le lien logique avec la conséquence nous a échappé, et mériterait un développement. Le sujet traitant du métaphysique, le passage au concret d'un acte est amené trop brutalement pour notre compréhension claire des tenants et des aboutissants du raisonnement.

    Serait il possible de lire votre production sur des sujets plus généraux, moins ancrés dans la religion ?

    Merci de votre travail.

    Amicalement

    MJ R.

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    1. Bonjour,

      concernant le raisonnement du paragraphe du 17/02/12 et la conséquence dont vous parlez : il s'agit d'une simple logique d'identité (Dieu = Amour, donc un acte contraire à l'Amour = un acte contraire à Dieu).
      Il ne s'agit pas tellement de passer de la métaphysique à un jugement particulier sur un acte concret (ce qui serait plutôt du domaine de l'éthique), mais à une réflexion morale, d'ordre général ; pas tant pour imposer un jugement moral que pour indiquer un critère de cohérence morale…
      Ainsi, il apparaît après réflexion qu'agir contre la charité ou agir contre l'Homme au nom de Dieu relève d'une incohérence logique et morale (et cela serait valable aussi pour les actions contraires à la Vérité, si l'on admet que Dieu est Vérité). C'est déjà un argument qu'utilisait Luther, je crois, pour dénoncer les croisades et les violences religieuses.

      La typographie est volontairement inégale, pour mettre en valeur certaines affirmations (initialement cela devait être un peu à la façon d'aphorismes) ; j'espère que cela ne gêne pas trop la lecture…

      Il est bien possible que je profite des derniers jours de l'été pour ajouter à cette page quelques réflexions sur d'autres sujets, notamment sur l'Art… Mais je dois bien avouer que les relations entre Philosophie, Science et Religion est l'un de mes sujets de prédilection.

      Je vous remercie de me lire et de me faire part de vos questions et idées ! C'est toujours motivant. N'hésitez pas à prendre contact avec moi par mail si vous souhaitez échanger sur certains sujets, ou m'en proposer de nouveaux…

      Bien à vous, C.S.

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